L’Inconnue • Annabel Gazzano et Vianney Galineau

Annabel Gazzano & Vianney Galineau

L’Inconnue

La musique, comme dans un rayon de supermarché, c’est des gros industriels et des petits producteurs locaux. Entre circuit-court, développement de projets artistiques et promotion des talents locaux, Le Rayon t’invite à prendre le café avec ces indés qui font les choses bien ☕️

Aujourd’hui Le Rayon du RIM vous présente un nouveau point de vente dans l’agglomération bordelaise : L’Inconnue

Depuis 38 ans, l’association Rock & Chanson accompagne les musicien·nes dans leur parcours musical, créant une permanence artistique foisonnante sur Talence et un renouvellement permanent des esthétiques et des artistes du territoire.

Implantée sur le quartier de Thouars, au cœur d’un parc aux arbres centenaires, L’Inconnue, c’est chaque jour près d’une centaine de personnes de la métropole bordelaise qui fréquentent les espaces de travail et de création, ouverts 6j/7, 274 jours par an.

Mais c’est encore Annabel et Vianney qui en parlent le mieux 👌

Vianney, Annabel et Delphine (qui se cache derrière son vinyle)

Qui êtes-vous, et qu’est-ce que l’Inconnue ?

• Je suis Annabel, je travaille à L’Inconnue depuis presque 4 ans, en tant que chargée de communication, de billetterie et de la vie associative.

• Je suis Vianney. Je suis arrivé à L’Inconnue il y a un peu plus de 2 ans pour m’occuper de l’accueil et de la répétition et depuis janvier 2024, je m’occupe également de la coordination de l’accompagnement.

Annabel • Pour présenter L’Inconnue, avec l’équipe on aime parler de « scène curieuse de musique » parce que c’est un lieu d’expérimentations sonores, de découvertes et de rencontres. Tout pour titiller la curiosité d’amoureux·ses de musique.

Avec huit studios de répétition, une école de musique, un studio d’enregistrement, un pôle médiation, un dispositif d’accompagnement, un festival annuel et une salle de concert, L’Inconnue offre une multitude de possibilités artistiques ! Les artistes sont évidemment au coeur du projet, en résidence, en répétition, en enregistrement, accompagnés, associés, ils participent activement à la vie de notre lieu. C’est un lieu qui est [quasi-]toujours ouvert, 6 jours / 7, de 10h à minuit. Il y a toujours quelqu’un qui joue, compose, repète quelque-part. Toutes les musiques co-existent dans chaque recoin, des projets avant-gardistes les plus fous aux musiques populaires, toutes sont valorisées avec la même ambition : créer de l’étonnement, du ravissement aussi et de véritables interactions culturelles entre les personnes.

Le projet de L’Inconnue est porté par l’association Rock & Chanson depuis maintenant presque 40 ans (La boom d’anniversaire est prévue en 2025 pour fêter ça) ! On pense les projets collectivement, avec nos multiples partenaires,
habitant·es et voisin·es, artistes.

Pour résumer, L’Inconnue c’est un lieu de vie en musique, pour les musicien·nes mais aussi pour celles et ceux qui aime l’écouter.

Faisons une visite imaginaire

Annabel • L’Inconnue est implantée dans le joli parc Chantecler au coeur du quartier de Thouars, à Talence. On va pas se mentir, il faut faut parfois se perdre pour nous trouver. Mais une fois arrivé, on y aperçoit un ancien chai rénové au milieu des arbres centenaires. On peut se poser sur la terrasse avec un café, passer à l’accueil où Vianney, Romain ou Juliette peuvent vous réserver une salle de repet’ et vous conseiller. On y vient aussi pour apprendre à jouer d’un instrument, seul·e ou à plusieurs.

Ça grouille toujours de musicien·nes : que ce soit l’après-midi par les enfants qui attendent leurs ateliers d’éveil en jouant de la batterie sur les sofas, ou encore le soir par les groupes qui viennent répéter et boire un verre.

Plusieurs artistes passent également par notre dispositif d’accompagnement, ils·elles viennent enregistrer dans notre studio, ou bien faire une ou plusieurs journées de résidence sur notre scène.

On peut aussi simplement venir passer une soirée au club, y découvrir un projet musical complètement fou, un artiste qu’on adore ou bien qu’on découvre. Le club fait 160 places, c’est petit, chaleureux et adoré de celles et ceux qui aiment la proximité avec les artistes.

Annabel et Vianney discutent avec Manu (RIM)
lors de l’installation du bac le Rayon

Manu Annabel et Vianney discutant dans l'accueil de l'Inconnue

Pourquoi avez-vous souhaité accueillir un bac du Rayon ?

Borne d'écoute et bac disponibles à l'accueil de l'Inconnue

Annabel • Que ce soit les groupes de la répétition, les élèves de l’école de musique, ou encore les groupes que nous accompagnons ou accueillons au club, ils·elles sont toutes passioné·es de musique et attentif·ives à la création locale.

Si sur la scène de L’Inconnue nous faisons tout pour mettre en valeur les artistes du territoire, cela nous paraît totalement cohérent de nous faire écho de leurs musiques une fois celle-ci enregistrées.

À l’Inconnue, on pense la programmation en partage avec toujours en tête l’envie de donner à découvrir des musiques qui étonnent, questionnent. Mais derrière, il y a aussi l’envie de proposer des rencontres avec les artisants de cette musique, celles et ceux qui la vivent et la composent.

Avoir le Rayon à l’accueil de L’Inconnue c’est rapprocher un peu plus ces créateur·ices de nos adhérent·es et de nos publics.

image animée de Chouquette le chat sui se prélasse dans le bac du Rayon

Est-ce qu’il y a un disque que tu as particulièrement aimé dans ce bac ?
Ou un disque que tu as hâte d’écouter ?

AnnabelBorgefül – Horst
Elle jouera chez nous le 20 mars prochain avec Midget !
Une contrebassiste qui nous propose des paysages sonores hors des sentiers battus. Le tout en patois auvergnat. C’est beau, ça fait vibrer. Et je suis fan de la contrebasse !

VianneyPurrs • Goodbye Black Dog
Quand il y a « post » devant un nom de style musical plus généraliste, je sais qu’il y a de fortes chances que la me plaise, et c’était le cas !

Le dernier live à l’Inconnue qu’il ne fallait pas louper ?

Annabel • On a fêté les 20 ans de Murailles Music en octobre dernier. Toute l’équipe était super heureuse de pouvoir faire partie des lieux qui recevaient cette tournée. C’est un partenaire précieux pour nous, qui met en avant des artistes hors-normes qui raisonnent complètement avec notre programmation au club. On a eu la joie d’accueillir ARLT, RIEN VIRGULE et DAS KINN. Trois moments musicaux totalement différents mais qui ont su réunir un public conquis.
C’était parfait !

Vianney • Nous organisons 3 soirées Alternatives dans l’année (L’Inconnue s’associe à une association locale qui programme au club), et celle du 11/11/23, organisée par Burdigala Records et Lunar Chords était une chouette réussite. La salle comble, une super ambiance familiale, du hardcore, des sourires et des supers souvenirs !

Quelle est la dernière sortie qui t’a fait frissonner ?

Vianney • Dans la catégorie Monde , le retour de Linkin Park. C’est un de mes groupes fondateurs d’adolescent. L’intégration de la nouvelle chanteuse, absolument pas évidente après Chester Bennington, s’est révélée très pertinente, et je trouve les deux premiers singles du futur album excellents.
Et j’aimerais aussi ajouter, dans la catégorie locale, une des dernières sortie de Flippin’ Freaks, le groupe de shoegaze clarence et leur super 1er album : smudge

Alfonso Lozano • Saxalf Performance

Alfonso Lozano

Co-porteur des projets de Saxalf Performance

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Aujourd’hui Le Rayon du RIM vous présente Alfonso Lozano, le co-porteur des projets de l’association Saxalf Performance ! 👌

C’est quoi, Saxalf Performance ?

L’association SAXALF PERFORMANCE est une association sociale et culturelle à but non lucratif créée en 2011.

💜 MISSION : Elle a pour mission d’encourager et soutenir des projets artistiques, pédagogiques et sociaux engagés dans la création et les spectacles vivants, notamment musicaux, en développant les partenariats nécessaires à leur réalisation et à leur diffusion. Nos missions évoluent en même temps que l’éventail de rayons d’activités impulsés par les artistes que nous accompagnons.

💜 VISION : Nos actions s’adressent à tous les publics: enfants, jeunes, adultes, familles et personnes en situation d’handicape (ex. mobilité réduite). Nous développons ces actions sur des valeurs telles que la solidarité, le respect et l’innovation. Notre engagement repose sur la démarche inclusive, l’éthique et l’éco-responsabilité. Pour atteindre nos objectifs, l’association organise et développe différentes activités telles que :
• Ateliers, formations et événements
• Campagnes de sensibilisation et actions de terrain
• Partenariats, collaborations

💜 PROPOSITION DE VALEURS : Nous tenons à sensibiliser, accompagner, soutenir et promouvoir la diversité culturelle inclusive, l’intergénérationnalité et les valeurs démocratiques à travers les diverses propositions artistiques et musicales que nous soutenons.

Saxalf Performance, c’est aussi…

WINNIPEG
Une programmation inclusive, éco-responsable, avec des artistes émergents, de proximité.
 Un projet culturel, social et solidaire, permettant de renforcer le tissage social par des actions de médiation.

FRENCH CONEXION BIG BAND
Une formation éclectique et à géométrie variable créée en 2011 par David Langlet. Du trio au septet, cette formation a évolué pour devenir aujourd’hui un grand orchestre de jazz composé d’une vingtaine de jeunes et talentueux artistes musiciens, amateurs et professionnels, venus du monde entier.

LABOSAX
Une formation orchestrale réunissant jeunes et adultes saxophonistes passionnés autour de projets musicaux de rêve. 3 camarades percussionnistes participent à cet orchestre. Labosax aborde tous les styles musicaux, du classique aux musiques actuelles, toujours en valorisant cette famille d’instruments et surtout les envies du moment et les besoins du projet en cours.

ROCK&FAMILY
Une chorale mixte et intergénérationnelle composée par 50 choristes de 9 à 76 ans et accompagnée par des musiciens (batterie, basse, guitare). Réunis par le chant dans une ambiance décontractée, leur répertoire est un hommage des reprises rock et ses variantes (pop, reggae, folk).

Des projets sur le feu dont tu voudrais nous parler ?

RIM-TwoGoldFishesMusic-Musiques-actuelles-Nouvelle-Aquitaine

Actuellement, je travaille sur un projet passionnant: « Aires de Levante », le prochain album du trio Aliaga. Ce nouveau répertoire est important pour moi car il est constitué de compositions personnelles. En ce moment, nous avons déjà arrêté les 9 thèmes du prochain album puis nous avons bien avancé sur le travail graphique et les visuels. Nous prévoyons d’enregistrer dans un studio de renommée nationale, mais avant nous comptons contraster une  version pilote avec le public le plus proche, organiser des concerts privés, etc.

Ces musiciens, référents de la scène de la Nouvelle Aquitaine, nous dévoilent en avant première leurs nouvelles compositions faisant écho avec leurs racines. Leurs musiques rassemblent les traits les plus caractéristiques de la culture du Levante ibérique et la culture caribéenne ainsi que ses traditions, dans un décor ensoleillé au milieu duquel les rythmes chaloupés et les mélodies méditerranéennes lui collent à la peau comme du sable mouillé.

© Pierre Planchenault

 

Selon toi, quel est l’enjeu principal de la filière musicale ?

L’un des enjeux majeurs de la filière musicale aujourd’hui est de trouver un modèle durable dans l’ère du numérique. Avec le streaming, la rémunération des artistes reste un vrai défi. Il est crucial d’imaginer des solutions pour valoriser davantage les créateurs et rendre leurs carrières viables sur le long terme. En parallèle, la surabondance de contenu oblige les artistes à se démarquer constamment, ce qui peut être un défi supplémentaire. Trouver un équilibre entre créativité et visibilité tout en s’assurant d’une juste rétribution est essentiel pour l’avenir de l’industrie musicale.

Qu’est-ce qui fait un bon concert selon toi ?

Un bon concert, c’est avant tout une connexion sincère entre les artistes et le public. C’est ce moment où l’émotion passe vraiment, où l’énergie se partage. Bien sûr, il y a des éléments techniques comme la qualité sonore, la mise en scène, et la préparation des musiciens qui comptent, mais l’essentiel reste cette alchimie unique qui se crée avec le public. Quand les spectateurs se sentent inclus dans l’expérience et que le groupe donne tout ce qu’il a, c’est là qu’un concert devient vraiment mémorable.

Quel serait ton conseil pour un groupe qui débute ?

Mon conseil principal serait de rester authentique et fidèle à votre vision musicale. Le début peut être rempli de doutes et de tentations de suivre les tendances, mais c’est en restant sincère envers votre propre style que vous trouverez votre public. Il est aussi essentiel de pratiquer régulièrement, de se produire autant que possible pour gagner en expérience, et surtout de bien s’entourer. Construire un réseau de personnes de confiance peut faire une énorme différence pour avancer sereinement dans l’industrie musicale.

Cédric Ladam • Two Goldfishes Music

Cédric Ladam

Two GoldFishes Music

La musique, comme dans un rayon de supermarché, c’est des gros industriels et des petits producteurs locaux. Entre circuit-court, développement de projets artistiques et promotion des talents locaux, Le Rayon t’invite à prendre le café avec ces indés qui font les choses bien ☕️

Aujourd’hui Le Rayon du RIM vous présente Cédric Ladam, membre fondateur de Two GoldFishes Music !

Two Goldfishes Music est un label indépendant associatif et organisateur d’évènements qui a pour objectif de lier le tissu artistique local. Disposant de la licence spectacle, l’association a pour but de proposer des soirées uniques à ses membres artistes ainsi qu’à tout.e.s intervenant.e.s exterieur.e.s. Ce label et cette association sont nés de la volonté d’artistes locaux à se réunir et s’organiser afin d’avoir un cadre légal et un direction commune et de participer au tissu culturel de la Nouvelle-Aquitaine.

Mais c’est encore Cédric qui en parle le mieux 👌

Photo concert de Fâa au Krakatoa lors du Festiciam, par @spaceturing, 8 juin 2024 

Alors, c’est quoi en ce moment vos projets sur le feu ?

En ce qui concerne la partie « label » de Two Goldfishes Music, nous avons plusieurs sorties (physique et streaming sur le feu). Nous accompagnons 4 à 5 groupes dans notre branche label et tous préparent dans un avenir plus ou moins proche la sortie d’un single, EP ou LP.

De la sorte,
– Le projet Instar Montis (post metal) prépare la sortie de son EP avant la fin de l’année 2024,
– HardWired (rock alternatif) prépare la sortie d’un single en vue de leur prochain album,
– Le projet Fâa (rock alternatif) prévoit la sortie d’un LP dans les prochains mois,
– Et le groupe Funk On The Beach aimerait sortir ses premières compositions dans un avenir proche.

L’association les accompagne donc dans leurs démarches administratives (vis-à-vis du distributeur par exemple) mais aussi au niveau de la communication afin de préparer au mieux le public quant à la sortie de leurs projets.

Pour la partie « organisateur d’évènements » nous avons aussi plusieurs projets sur le feu dont deux qui arrivent à courte échéance :

– La co-organisation d’une soirée rock/ EMO avec PAMA Pessac dans le cadre des Vibrations Urbaines de Pessac le 18 Octobre 2024 dans la salle du Royal à Pessac. Nous y accueillerons trois groupes : Loverdoz, WEB et The Sunday Sadness. Lors de cette soirée, nous sommes en charge de l’accueil public (buvette, billetterie) mais aussi de la gestion et prise en charge des bénévoles.

– L’organisation d’une soirée d’Halloween avec certain.e.s artistes du Label (HardWired et Instar Montis) et une deuxième fois le groupe WEB, le 24 Octobre 2024 à la MAC 3, sur le campus Universitaire. Cette soirée a pour but de réunir les étudiants en début d’année afin de promouvoir le lien social entre les licences (ou de divers formations) autour d’une fête folklorique commune, connue de tous.tes. Plus largement, cette soirée s’adresse aussi à tous.tes les pessacais.es.

– Nous avons aussi pour projet d’organiser une soirée avec un collectif de Drag afin d’organiser un show live entre musique rock et art alternatif. Nous sommes actuellement en contact avec plusieurs collectif drag pour commencer à ébaucher cette soirée.

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Un groupe à nous faire découvrir ?

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Nous avons choisi de vous présenter le groupe que le label accompagne depuis le plus longtemps : HardWired. Power trio à l’énergie live ravageuse, HardWired c’est 50 concerts depuis 2018, et une date par mois en 2023 dans tout le Sud-Ouest.
Habitué des salles bordelaises et des festivals locaux. (Mac 3, Vivre de l’Art, Sortie 13, Queyrock Festival, Festival Coupé Court), fort d’un premier album sorti en juillet 2023, HardWired pose les bases de son style qui se veut puissant et maitrisé. Mixé à Shaman Studio par Thibault Bélanger et Olivier Boury, Fire is Coming est un album abouti et introspectif, tout en gardant l’énergie live dans lequel le groupe aime plonger son public.

Shooting HardWired, fait par @spaceturing dans le cadre de la nouvelle formation du groupe, shooting datant d’avril 2024

Qu’est-ce qui fait un bon concert selon toi ?

Un bon concert est avant tout un moment partagé entre les musicien.ne.s et le public.
Un bon concert est un moment où les musicien.ne.s sur scène se sentent à l’aise et avant tout s’amuse, tout en fournissant un spectacle de qualité au public. Le professionnalisme des personnes sur scène est alors primordial dans la mesure ou cela leur permet d’être plus à l’aise techniquement et ainsi de profiter de leur moment. Cette aisance sur scène permet alors un ricochet entre leur plaisir et celui du public puisque cette émotion est hautement communicative.
Un bon concert est alors un lieu de plaisir pour les personnes qui se sont faites spectatrices, un bon concert est un lieu hors du temps, un exutoire au sein de la semaine pour les personnes qui sont venues le voir, elles doivent alors en ressortir changées. Pour nous, le concert idéal est celui qui nous donne envie d’y revenir le plus rapidement possible.

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Session d’enregistrement à PAMA, Photo par @spaceturing, avec l’ingénieur du son du groupe (Luc Patissou), en mars 2023

Didier Valdes · Coordinateur du XL Tour

Didier, Coordinateur du XL Tour

Le Rayon te propose de partir à la rencontre des passioné·e·s qui font vivre la musique en Nouvelle-Aquitaine. Entre circuit-court, développement de projets artistiques locaux et promotion des talents de la région, on t’invite à prendre le café avec les pros du microsillon.

Aujourd’hui Le Rayon te présente Didier, coordinateur du XL Tour. Créé en 2011 à l’initiative du Conseil départemental des Landes, le XL Tour est un dispositif d’accompagnement des musiciens landais dans le secteur des musiques actuelles. Didier en est le coordinateur et nous raconte le déroulé et les moments forts pour ces groupes participants !

Un peu plus sur le XL Tour et ses partenaires :

En 2022, le dispositif XLTour entame sa 6ème édition qui se déclinera sur les deux années à venir (de janvier 2022 à décembre 2023).

A ce jour, AMAC-le caféMusic (Mont de Marsan), Landes Musiques Amplifiées (St Vincent de Tyrosse), Musicalarue (Luxey), La Locomotive (Tarnos), Le Conservatoire des Landes, La Ville de Dax, Latitude Productions (Gamarde les bains), le RIM (Bordeaux) participent à ce dispositif.

Cette nouvelle édition a permis d’associer un nouveau partenaire « De La Neige en Eté » (Bordeaux) au processus de sélection et d’accompagnement » ainsi que le groupe « The Inspector Cluzo » dans un rôle de parrainage artistique très valorisant pour les groupes sélectionnés.

* Les enjeux et les objectifs du dispositif *

Les opérateurs intégrés dans le dispositif XL Tour, s’accordent sur les enjeux principaux qui guident leur action, les objectifs qui en découlent et le public visé :

  • Contribuer au développement des musiques actuelles dans le département des Landes.
  • Favoriser l’accès à l’émergence des groupes landais inscrits dans une logique de développement bien déterminée.
  • Aider au développement de leur projet, en s’adaptant à leur parcours et à leurs ambitions.
  • Proposer un accompagnement personnalisé, selon les besoins identifiés conjointement.

Découvre les 4 vainqueurs du XL Tour #6

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Psst ! Attends c’est pas fini, on a une surprise pour toi !

On a pu interviewer Bolzed, groupe de rap et un des lauréats de l’édition précédente. Ils nous racontent comment ces deux années d’accompagnement ce sont déroulés ! Tu peux retrouver l’interview ici !

Bolzed · Lauréat du XL Tour

Bolzed, Lauréat du XL Tour

Le Rayon te propose de partir à la rencontre des passioné·e·s qui font vivre la musique en Nouvelle-Aquitaine. Entre circuit-court, développement de projets artistiques locaux et promotion des talents de la région, on t’invite à prendre le café avec les pros du microsillon.

Aujourd’hui Le Rayon te présente Bolzed, groupe de rap lauréat du XL Tour. Grâce à ces deux années d’accompagnement, ce duo d’amis a pu se professionnaliser et on même fait une tournée de quelques salles de concert. Ils nous racontent comment ça s’est passé.

Pouvez-vous vous présenter et nous parler de Bolzed ?

Nous c’est Bolzed, un groupe de rap composé de Tarf et Jib. On l’a créé il y a 6 ans, et on a sorti 4 EP, dont 2 disponibles sur les plateformes de streaming : Dernier Secret et Dernier Regret.

Bolzed-rayon-du-rim-réseau-musiques-actuelles-nouvelle-aquitaine

Comment avez-vous entendu parler du XL Tour ?

On est tombé sur un article sur Facebook, la présentation se faisait dans notre ville, à Tarnos.

Qu’est-ce qui vous a motivé à participer ?

Étant un jeune groupe en quête de professionnalisation, l’appui des structures musicales locales nous semblait indispensable pour la suite de notre aventure.

Bolzed-rayon-du-rim-réseau-musiques-actuelles-nouvelle-aquitaine
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Quel souvenir gardez-vous de votre participation en 2019 ?

Nous gardons le souvenir de très bonnes rencontres, une super soirée animée de plusieurs concerts. On se souviendra longtemps de cette date pilier pour nous.

Un bon conseil pour les futurs participants ?

Croyez en vous plus que jamais, peu importe votre style ou votre horizon musical, écoutez les conseils des professionnels du milieu et prenez du plaisir.

Comment se sont passés ces 2 ans ? Qu’est-ce que vous a apporté ?

Le XL Tour nous a beaucoup aidé sur plusieurs points. Déjà, la structure du groupe (inscription à la SACEM, création d’une association) ou  bien les concerts avec des répétitions ou résidences avec des intervenants du milieu. Nous avons eu des cours de chant et ils nous ont aidé pour décrocher des dates importantes de concert.

Une tournée s’est ensuite organisée. Nous avons pu jouer dans 5 SMACs de notre région dans les conditions réelles d’une tournée d’artistes confirmés. Nous sommes parties en mini bus faire 5 concerts en 5 jours. Une aventure incroyable.

Au final, cet accompagnement nous aura apporté du professionnalisme sur tous les points de notre activité, de la rigueur et nous avons à présent pleinement conscience de ce que représente le métier d’artiste.

Et vous, vous écoutez quoi en ce moment ?

Bekar, So la Lune, Lomepal, Luv Resval, Lujipeka, Caballero & Jean Jass, Josman, Orelsan etc…

Des projets sur le feu ?

Nous bossons actuellement un nouveau projet sur Paris, accompagnés d’un producteur, d’acteurs confirmés de la scène rap. Il verra le jour courant 2022.

Quel est le meilleur conseil qu’on vous ait donné ?

Le meilleur conseil a été de garder notre noyau solide quelque soit le chemin emprunté.

 Et pour finir, une question qu’on ne t’a pas posé à laquelle tu aimerais répondre ?

Trouvez-vous que la situation actuelle (COVID) est une mauvaise situation ?

Vous savez, moi je ne crois pas qu’il y ait de bonne ou de mauvaise situation. Moi, si je devais résumer ma vie aujourd’hui avec vous, je dirais que c’est d’abord des rencontres, des gens qui m’ont tendu la main, peut-être à un moment où je ne pouvais pas, où j’étais seul chez moi. Et c’est assez curieux de se dire que les hasards, les rencontres forgent une destinée… Parce que quand on a le goût de la chose, quand on a le goût de la chose bien faite, le beau geste, parfois on ne trouve pas l’interlocuteur en face, je dirais, le miroir

qui vous aide à avancer. Alors ce n’est pas mon cas, comme je le disais là, puisque moi au contraire, j’ai pu ; et je dis merci à la vie, je lui dis merci, je chante la vie, je danse la vie… Je ne suis qu’amour ! Et finalement, quand beaucoup de gens aujourd’hui me disent « Mais comment fais-tu pour avoir cette

humanité ? », eh ben je leur réponds très simplement, je leur dis que c’est ce goût de l’amour, ce goût donc qui m’a poussé aujourd’hui à entreprendre une construction mécanique, mais demain, qui sait, peut-être seulement à me mettre au service de la communauté, à faire le don, le don de soi…

Pour suivre l’actu de Bolzed :

PORTRAIT · Stéphanie · Libraire à l’Encre et la Boussole

Stéphanie, libraire à l’Encre et la Boussole

Le Rayon te propose de partir à la rencontre des passioné·e·s qui font vivre la musique en Nouvelle-Aquitaine. Entre circuit-court, développement de projets artistiques locaux et promotion des talents de la région, on t’invite à prendre le café avec les pros du microsillon.

Aujourd’hui Le Rayon te présente Stéphanie, libraire à l’Encre et la Boussole à La Tremblade (17).

La librairie l’Encre et la Boussole est une librairie généraliste indépendante avec environ 4 500 livres. Vous y trouverez les nouveautés et les classiques de nombreux auteurs, des livres en anglais, des livres-audio. De nombreux éditeurs indépendants sont représentés  pour favoriser la diversité de choix. C’est l’un des critères de la charte de librairies indépendantes.

Qui es-tu ? Peux-tu te présenter rapidement ?

Stéphanie, libraire depuis 6 ans, sonothérapeute depuis 6 mois ! J’aime les voyages et l’art sous toutes ces formes (la littérature, la calligraphie, la photo, la peinture, la musique, la danse…). Et j’adore les défis, le dernier est de lier la musique (et les instruments de divers pays) et le bien-être d’où ma formation en sonothérapie.

Un joli mariage entre culture et bien-être que je tente de développer dans un lieu un peu reculé de Charente-Maritime !

Peux-tu nous raconter l’histoire de ta boutique ?

Une librairie-salon de thé que j’ai ouvert il y a presque 6 ans, avec la volonté d’offrir un lieu de culture dans une ville moyenne, plutôt à la campagne, afin que la culture soit accessible au plus grand nombre.

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stéphanie-encre-et-boussole-rayon-du-rim-réseau-musiques-actuelles-nouvelle-aquitaine

Peux-tu nous en faire une visite imaginaire ?

Face à l’entrée, les nouveautés, grand format et poche, sur le grand mur à droite, les bibliothèques, rayons littérature française et étrangère, puis la poésie. Le domaine nature/bio, santé, énergétique avec un rayon d’oracles et les livres de spiritualité- bien-être ? Au centre, à proximité des livres, un espace lithothérapie et encens. Puis en se rapprochant du salon de thé en fond de magasin, le rayon jeunesse. Sur les murs du salon de thé, j’accueille des expositions d’artistes locaux. En revenant vers la caisse, près du rayon voyage, le bac « Le Rayon », des bols tibétains. Face à la caisse, les beaux livres, sur la nature et l’art. Et après la caisse, la papeterie fantaisie, et les cartes, autant que possible de fabrication française avec encres végétales.

Pourquoi as-tu voulu accueillir un bac avec Le Rayon ?

Pour rester dans ma démarche de soutenir la diversité culturelle, en faisant découvrir des artistes pas forcément connus et pour le soutien à des interlocuteurs régionaux.

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Est-ce qu’il y a un disque que tu as particulièrement aimé dans ce bac ?

Qu’est-ce qui fait un bon livre selon toi ?

Le livre dont on se souvient longtemps après la lecture avec des images fabriquées qui restent en tête, et la musique que l’on fredonne en boucle après l’avoir entendu une seule fois.

Y a t’il une nouveauté dans ta boutique que tu aimerais recommander ?

« 555 » de H. Gestern, un livre sublime sur la musique justement ! Un magnifique roman qui démarre par le vol d’une partition qui semble très ancienne et qui réunit 5 personnes aux histoires bien différentes. De la poésie, du suspense (jusqu’à la fin !), à découvrir sans hésiter !

INTERVIEW · Adeline · Médiatrice culturelle à La Nef

Adeline, responsable de l’action culturelle à La Nef

Le Rayon te propose de partir à la rencontre des passioné·e·s qui font vivre la musique en Nouvelle-Aquitaine. Entre circuit-court, développement de projets artistiques locaux et promotion des talents de la région, on t’invite à prendre le café avec les pros du microsillon.

Aujourd’hui Le Rayon te présente Adeline, responsable de l’action culturelle à La Nef, une salle de spectacle située à Angoulême et dédiée à la musique actuelle, mais pas que.

Salut Adeline, est-ce que tu peux te présenter et ce que tu fais à la Nef ?

Je m’appelle Adeline Sourisseau, je suis médiatrice culturelle à La Nef donc en gros je monte des projets avec des structures extérieures. Ça peut être des scolaires, le milieu hospitalier, le milieu carcéral, des centres sociaux, peu importe tant qu’il y a une envie commune de faire quelque chose.

Le Rayon du RIM Nouvelle-Aquitaine La Nef

Est-ce que tu peux nous en dire plus sur la Nef ? Il s’y passe quoi concrètement ?

La Nef c’est ce qu’on appelle une SMAC, scène de musiques actuelles, dans laquelle on va retrouver une salle de concert qui fait 750 places. On y trouve 4 studios de répétitions qui accueillent en moyenne 150 groupes à l’année et un studio d’enregistrement qui sert essentiellement à l’accompagnement de la scène locale, à faire des maquettes. On fait peu, voire pas, d’enregistrement professionnel. On a une boutique dédiée aux acteurs de l’image chez nous, donc c’est des illustrateurs qui vont mettre en dépôt-vente leurs créations par exemple. Ça peut être aussi nous, nos propres créations, puisqu’on essaye de travailler au maximum avec les illustrateurs et dessinateurs d’ici. Par exemple, on a ce projet de sérigraphie qui s’appelle 7 trois-quart, c’est donc 7 illustrations à l’année, 3 couleurs imposées et carte blanche à l’illustrateur. Donc on essaie sur certains concerts de faire une sérigraphie en lien avec le concert qui sera animée en réalité augmenté. Il suffit de télécharger l’application PAN et l’affiche s’anime, donc on fait travailler les illustrateurs et dessinateurs mais aussi les gens du dessin animé pour pouvoir mettre en réalité augmenté ces différents supports. Et dans cette boutique on retrouve aussi des Fanzines, des disques, des CD, des vinyles et des cartes postales.
Et on fait plein d’animations. Il y a ce qu’on appelle le « fauxtomaton ». je n’en dirai pas plus, les gens testeront pour ce qui viendront. On a aussi des illustrateurs, par exemple Timothée au bar, qui fait des croquis et qu’on édite en carte postale chaque année. Ils sont une petite dizaine à venir et à tourner sur les concerts régulièrement.

Le Rayon du RIM Nouvelle-Aquitaine La Nef
Le Rayon du RIM Nouvelle-Aquitaine La Nef

La Nef est grande mais est-ce que tu peux nous faire une visite imaginaire ? Décrire à quoi il ressemble pour que les lecteurs puissent se l’imaginer.

Alors improviser ça, ça va être compliqué (rire). Il faut s’imaginer rentrer dans une ancienne poudrière où on fabriquait avant des munitions d’armes. Donc un vieux bâtiment en pierre qui a une hauteur sous plafond assez grande avec des charpentes en bois. Quand on sort de cette salle de concert, on arrive dans le coté plus moderne qui a été fait en 2005. On va retrouver un bar qui change d’allure régulièrement. Là aujourd’hui il est très fleuri par exemple, mais on a eu des jungles et pas mal de choses. Quand on remonte au studio, là on arrive dans un univers qui nous met en condition plus sérieuse. Avec un son très mat dans les studios, ce qui fait que l’acoustique est très particulière. Et comme c’est entretenu très régulièrement, on a la chance d’avoir des régisseurs studio qui font très attention au matériel et des groupes très respectueux de ça.

Quel est ton meilleur souvenir dans cette salle ?

Alors j’en ai plein ! C’est dur mais j’ai tendance à dire que c’est le premier concert que j’ai fait sans mes parents. Je l’ai fait ici quand j’étais adolescente. C’était le concert de Nada Surf, avant les rénovations, donc en 2003 ou 2002. Il y avait que la salle, il n’y avait pas la partie studio et bar. Le bar était dans la salle donc ça faisait plus petit. Et le groupe était venu boire des coups avec nous à la fin. C’était mon premier souvenir marquant. Si à cette époque je m’étais dit que j’allais boire plein de coup avec des groupes par la suite je ne l’aurais pas cru. (rire)

On peut donc dire que ton « toi » plus jeune est satisfaite alors ?

Voilà exactement ! (rire)

La Nef vient d’installer un bac le Rayon, qui rassemble les disques produits par les labels indés de Nouvelle-Aquitaine…  En quoi est-ce important de proposer au public la musique produite localement ?

Alors déjà, ça fait partie d’une démarche globale de La nef. On a cette envie de travailler en circuit court. Alors on a des failles comme tout le monde puisqu’on ne peut pas tout faire en circuit court mais on y travaille. Notamment sur le catering et restauration on va acheter nos légumes et cueillir nos fruits à la cueillette fabulette plutôt que d’en acheter qui viennent d’Espagne ou autre. Quand on a crée la boutique on l’a dédiée à l’image puisqu’avant il y avait un disquaire dans cette boutique mais son souvenir est très présent et on avait pas forcement envie de mettre un autre disquaire. Donc on a préféré la dédier à l’image et on s’est dit quand même qu’il y a un lien à faire entre image et musique. Donc sans faire appel à un disquaire, comment essayer de faire en sorte que ce circuit court qu’on essaye de mettre en place soit présent en terme de disque. Et là Manu (Monsieur le Rayon) est arrivé (rire) ! C’était important pour nous d’avoir les labels de la région dans cette boutique là.

Le Rayon du RIM Nouvelle-Aquitaine La Nef
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Et parmi les artistes locaux on peut y retrouver des illustrateurs et des collectifs c’est ça ?

Tout à fait ! Au niveau des collectifs on a le collectif PAN par exemple qui fait une expo érotique dans les toilettes, on a le collectif le Hiboux dont on a les fanzine ici. Ça dépend aussi des envies des gens.

Dans ce bac Le Rayon, est-ce qu’il y a un disque qui t’a plu ?

Oh j’en ai plein mais là, ceux que j’ai chez moi et que j’écoute le plus souvent, ça va être du Shannon Wright ou Lysistrata.

Un groupe du coin que tu aimerais nous faire découvrir ?

Ah il y en a plein, là ce qui me vient en tête, parce qu’ils répétaient mercredi, c’est les Mexican Purple Wine. Une espèce de grunge bien énervé ! Je vous les recommande fortement !

Imagine que j’ai envie de créer ma salle de concert… quel bon conseil est-ce que tu me donnes ? Au contraire, un truc que je dois absolument éviter ?

Déjà je te demanderais quel type de salle tu veux faire, est-ce que c’est une petite salle rurale, un parc expo (rire) ça va dépendre de ce que tu veux faire. Je te conseillerais la petite salle en milieu rural. La chose à éviter c’est de se mettre dans un lieu avec un voisinage trop proche. Par exemple, nous on est bien ici dans un industriel. Alors c’est pas exotique quand on sort mais au moins on embête personne. Les choses que je te conseillerais c’est de ne pas faire comme les autres. De trouver quelque chose qui te sort du lot.

Et qu’est-ce que La Nef a qui la sort du lot ?

Je pense que c’est justement le fait que quand les gens viennent à la Nef ils ne viennent pas seulement voir des concerts. On leur propose autre chose. Notamment toutes les animations qu’on met en place, comme pour « Bisou », je peux pas tout dire mais il va y avoir la possibilité de faire son propre flipbook, de couple ou d’amis. Il va y avoir la possibilité de faire un Tinder mais DIY, chaque célibataire se dessine et les autres célibataires qui passent peuvent choisir le dessin qu’ils veulent. Il va y avoir un blindtest comme d’habitude, il va y avoir de la licorne, je n’en dirai pas plus (rire). Des tatouages, de la radio, des expos, en veux tu en voilà, il y en a dans les toilettes, sur les murs, un peu partout.

> événement passé du 9 au 13 Novembre 2021

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Ah oui, vous avez crée une radio ?

Oui, avec plusieurs acteurs du territoire on a crée radio Zai Zai. Dans le conseil d’administration il y a la Nef mais aussi Musique Métisse, passe à l’image qui est une association plutôt dédiée au documentaire, il y a le FRAC, (fond régional d’art contemporain), j’en oublie certainement mais l’idée c’est que ce soit ouvert à plusieurs esthétiques et envies, pas qu’à la musique. Ils viennent sur « Bisou » toute la semaine faire un plateau en direct. Là où on se trouve, qui est aussi notre salle de karaoké (rire).

> Pour en savoir plus sur Radio Zai Zai

Quel est ton dernier coup de cœur musical vu à La Nef ?

Ah c’est mes chouchous, c’est Johnny Mafia. Hyper touchant, et je ne sais pas, ils me donnent la patate. Je ressors de là je serais capable de monter sur scène (rire).

Qu’est-ce qui fait un bon concert selon toi ?

Je pense que c’est la relation que les membres d’un groupe ont entre eux. On voit vite un groupe qui se prend la tête et un qui se la prend pas et on voit vite la différence en live.

Le Rayon du RIM Nouvelle-Aquitaine La Nef
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Et un bon disque ?

L’ingé son ! (Rire) Une fois que les musiciens sont bons, clairement la différence c’est la personne qui va s’occuper de enregistrement, du mix, etc…

Il faut bien s’entourer alors !

Exactement (Rire) !

Quel(s) conseil(s) donnerais-tu à un groupe de musique qui se lance, à part avoir un bon ingé son ?

Il faut savoir être patient et ne pas vouloir aller trop vite !

> Pour plus d’informations : https://www.lanef-musiques.com/

INTERVIEW · Anne · Organisatrice du festival Égale à égal

Festival Égale à égal, pour l’égalité femme homme dans les arts et la culture

Le Rayon te propose de partir à la rencontre des passioné·e·s qui font vivre la musique en Nouvelle-Aquitaine. Entre circuit-court, développement de projets artistiques locaux et promotion des talents de la région, on t’invite à prendre le café avec les pros du microsillon.

Aujourd’hui Le Rayon te présente Anne, l’une des fondatrices et organisatrices du festival Egale à égal. Un évènement culturel de Poitiers dont le but est de mettre en avant les femmes dans les arts et la culture et de palier les inégalités femmes hommes.

Cette année, retrouvez le festival itinérant du 9 Novembre au 10 Décembre dans Poitiers et le Grand-Poitiers.

Salut Anne, est-ce que tu peux te présenter ?

Je suis Anne Morel Van Hyfte, directrice artistique de la Cie Sans Titre et coordinatrice et fondatrice du festival Égale à égal.

Peux-tu nous expliquer ce qu’est le festival Égale à égal ? Les valeurs ? Le message transmis ?

Et bien les valeurs du festival, c’est défendre l’égalité et contribuer à réduire les inégalités femmes-hommes, notamment dans les métiers des arts et de la culture et permettre une visibilité des femmes sur la scène mais je dirais sur la scène du monde, dans l’espace public et politique.

Comment est née l’envie de créer ce festival ?

C’est l’association Mouvement HF, Égalité Femmes Hommes dans les métiers des arts et de la culture qui est née en 2009 à Poitiers. Cette association est basée en Nouvelle-Aquitaine mais c’est aussi un mouvement inter-régional. On s’est dit « quel outil va-t-on déployer pour réduire les inégalités ? ». Alors, on a déployé ce festival.

> Découvrez mouvement HF

Le Rayon du RIM Nouvelle-Aquitaine festival égale à égal

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Pourquoi faire un festival itinérant plutôt qu’un festival dans un seul lieu ?

C’est la nature même du festival. La programmation du festival s’appuie sur des structures qui accueillent des projets artistiques dans leurs lieux. Le festival se déplace dans ces structures.

Qui compose votre équipe à l’année et lors du festival ? Faites vous appel à des bénévoles ?

Oui, pendant le festival on a des bénévoles. Mais il n’y a pas d’équipe à l’année. Il y a une équipe qui se mobilise (communication, la coordination…) au moment du festival autour de la Cie Sans Titre (dont je fais partie). Au total il doit y avoir 8 personnes.

Comment a t-il été accueilli ? Par les autres festivals du territoire, partenaires, … ?

Le festival a d’abord été accueilli avec un peu d’indifférence et puis on a réussi à s’imposer à force de temps.

Comment concevez-vous la programmation ?

Alors chaque artiste vient avec sa structure. Et donc c’est un partenariat avec une artiste et une structure. Et ils font la programmation. C’est-à-dire qu’il n’y a pas de comité de programmation, il n’y a personne qui dit qui peut passer dans notre festival ou non. Dans ce festival, c’est une artiste, une structure qui présentent un projet et le festival achète la deuxième représentation. Ce n’est pas un énième festival sur une thématique, c’est un levier de production et de diffusion. C’est une programmation vraiment diverse et spontanée qui reste cohérente. Il n’y a aucun regard esthétique sur la programmation.

Le Rayon du RIM Nouvelle-Aquitaine festival égale à égal

Avez-vous rencontré des difficultés lors de l’organisation du festival ?

C’est surtout le montage financier qui demande un gros travail parce que le problème c’est le multi-partenariats. En effet, pour obtenir une somme relativement modeste, il faut vraiment une quinzaine de partenaires, donc 15 dossiers de subvention, des relances… ça fait un gros travail administratif.

C’est la 5e édition… Qui compose votre public ?

Je dirais qu’il y a un public assez large, parce que pour les spectacles pour enfants dans la maison de quartier, il va y avoir des enfants et un public mixte. En moyenne c’est 65 % de femmes dans le public.

Comment voyez-vous l’avenir du festival ?

Le but de ce festival est de disparaître. Que les femmes puissent apparaître dans les programmations de tous les théâtres nationaux, les scènes nationales, les maisons de quartier, partout. Je ne sais pas si ce festival fait avancer quelque chose mais en tout cas, ça fait exister. On voit bien, avec tous les mouvements réactionnaires, que tout ce qui ne se défend pas comme droit a tendance à disparaître.

Une personne, une asso, un collectif avec lequel vous aimeriez travailler ?

J’aimerais surtout que d’un coup on dise, suite au festival Égale à égal, j’ai vu telle artiste ou telle artiste et qu’on ait envie de les programmer. Ce que j’aimerais c’est que ce festival permette de faire émerger des artistes et qu’elles se retrouvent au TAP (théâtre Auditorium de Poitiers). Mes plus beaux compliments seraient : « oh j’ai commencé avec le festival Égale à égal, ça m’a mis le pied à l’étrier, et maintenant on est visible et crédible, etc…« .

Une autre initiative comme la vôtre que vous voudriez mettre en lumière ?

Non tous les autres ils font de la merde ! (rire) Non je pourrais citer  Les Expressifs, dans un autre domaine, de qui je suis très proche. Il y a aussi les menstrueuses et toutes les initiatives qui tendent à mettre en visibilité les femmes finalement. Il y a aussi pas mal de Youtubeuses, j’aime bien le meufisme. Ce sont des outils pédagogiques et de mise en partage gratuits que j’aime bien soutenir. Citons quand même le planning familial puisque depuis le CIDF (Centre d’Information sur les Droits des Femmes), ils sont sur le terrain et accompagnent les violences faites aux femmes à cause des inégalités.

Quels conseils donneriez vous à des personnes voulant se lancer dans l’organisation d’un festival ?

Appelez Sabrina (rire) : c’est la coordinatrice du festival ! Elle gère toute la mise en œuvre et la coordination.

Le Rayon du RIM Nouvelle-Aquitaine festival égale à égal

Un moment marquant des éditions précédentes ?

Et bien mon moment préféré du festival ça a été les « fulgurances ». Une fulgurance c’est quand on se retrouve avec plein d’artistes. J’en ai deux préférés : « Le Bal Masqué des super-héros/héroïnes » et puis « A la folie » avec les textes d’Amélie Bertin. Ce sont des témoignages de femmes au commissariat, très fort comme moment.

 

Pour plus d’information : https://www.festivalegaleaegal.com/

INTERVIEW • Gabriel • Chanteur de San Salvador

San Salvador, Lauréat des victoires du jazz dans la catégorie « musiques du monde »

Le Rayon te propose de partir à la rencontre des passioné·e·s qui font vivre la musique en Nouvelle-Aquitaine. Entre circuit-court, développement de projets artistiques locaux et promotion des talents de la région, on t’invite à prendre le café avec les pros du microsillon.

Aujourd’hui Le Rayon te présente Gabriel, chanteur tambourin du groupe de musique San Salvador, lauréat des victoires du jazz pour le meilleur album « Musiques du monde ». San Salvador, c’est six voix, deux toms, douze mains et un tambourin alliant l’énergie et la poésie brute des musiques populaires à une orchestration savante.

Vous êtes ami.e.s de longue date, d’où vous est venue l’envie de créer San Salvador ?

Ce groupe est le fruit d’un long processus depuis notre enfance. Nous chantons et jouons de la musique ensemble depuis tout petits. Le « groupe » en ce sens existe depuis bien longtemps. Notre envie a toujours été de continuer à écrire cette histoire-là.

Le Rayon du RIM Nouvelle-Aquitaine San Salvador Victoires de la Musique

Comment décririez-vous votre musique ?

Nous venons des musiques populaires de tradition orale. Nous chantons en polyphonie des musiques qui traditionnellement ne se chantent pas de cette manière, ici en Corrèze. Notre périmètre à nous c’est les moyennes montagnes du Massif Central. Notre travail est de faire émerger une nouvelle musique pour ces paysages qui sont les nôtres, tant géographiques qu’humains. Nous inventons et ré-inventons de toutes pièces des éléments d’un patrimoine fictif ; celui que nous nous fabriquons. Cela résume en quelque sorte notre rapport et notre exigence vis-à-vis des musiques traditionnelles. Être fidèle à l’esprit plutôt qu’à la lettre de ces héritages musicaux. Savoir les saisir, les comprendre, les transformer, les continuer…

Comment définiriez-vous vos relations avec le label Pagans ?

Nous avons sollicité Pagans pour participer à l’aventure de production de notre disque (en co-production avec notre propre label que nous avons fondé en 2020). Le label Pagans s’est monté à un moment où les musiques traditionnelles en France piétinaient. Ils ont contribué, je crois, à ré-enclencher des dynamiques de créations sur nos esthétiques. Nous souhaitions participer, être solidaire, de ce mouvement-là. Nous menons par ailleurs d’autres actions, en commun avec Hart Brut, sur nos enjeux des musiques populaires en Nouvelle-Aquitaine.

Le Rayon du RIM Nouvelle-Aquitaine San Salvador Victoires de la Musique

En quoi est-ce important pour vous d’incarner et de faire vivre ces chants traditionnels ?

Pour moi, ils permettent de mieux déconstruire certaines idées reçues sur les questions d’identité, de « traditions ». Les milieux conservateurs et l’extrême droite en France entretiennent l’idée que nous vivions en France dans une forme d’unanimité et de pérennité de la tradition. L’étude de cesdites traditions permet, en réalité, de s’apercevoir que tout ceci a toujours été très mobile, fait de constructions, de déconstructions, d’apports successifs. Et que ces traditions n’ont cessé de s’adapter. C’est, en quelque sorte, un enseignement pour aujourd’hui. Nous pouvons tout à fait avoir le goût des musiques traditionnelles et être tout à fait en phase avec les enjeux de nos sociétés contemporaines.

Les Victoires du Jazz, ce n’est pas rien… qu’est-ce qui vous a permis, selon vous, d’atteindre un tel rayonnement ?

Plusieurs années de travail, d’engagement, de solidarité et de fidélité entre nous et avec les gens, ici, qui nous entourent. Nous ne croyons qu’à cela.

Qu’est-ce qui fait un bon concert selon vous ? Et un bon disque ?

Pour moi l’important est de réussir à faire du concert un acte de musique « total ». Il nous importe de tout fabriquer depuis le plateau, à vue. Sans artifice. Et de façon artisanale. Je crois que l’on sous-estime la notion de regard dans un concert. Pour moi il faut pouvoir voir ce que l’on entend.
C’est ce qui m’a par ailleurs grandement inquiété pour le disque. J’avais peur que nous ne puissions pas VOIR la musique. Nous avons travaillé avec l’ingénieur du son sur une grande proximité des voix et des percussions. Essayer de forcer l’auditeur à se créer une image du son.

Le dernier album / morceau qui vous a fait dresser les poils ?

« Ho capito che ti amo » de Luigi Tenco. (Ahaha) > écoutez-ça ici

Quel est votre meilleur souvenir lors d’un concert ?

Un concert au Womad en Angleterre. Entre deux morceaux au milieu du set. Impossible d’enchaîner et de passer au morceau suivant. Le public applaudissait. Dès que nous cherchions à commencer le morceau suivant, ils applaudissaient encore, sifflaient… Ils nous ont véritablement empêchés de reprendre. C’était très touchant et cela paraissait interminable. Cela a duré sans doute 1-2 min en vrai mais c’était vraiment impressionnant.

Un groupe, un artiste, un collectif régional avec lequel vous aimeriez collaborer ?

Hart Brut …ahaha

Non sinon ils ne sont pas de la région mais je rêve de travailler avec la Cie Baro D’Evel. Des espèces de circassiens augmentés qui savent tout faire bien. Hyper classe. Fin. Chirurgical. Aérien. Bref…Ils sont vraiment trop forts

> découvrir + sur la Cie Baro d’Evel.

Quel(s) conseil(s) donneriez-vous à un groupe de musique qui se lance ?

Un peu comme au-dessus. Pour moi le plus important est de prendre racine collectivement. Il faut avoir le désir d’un collectif humain. La Musique. Le Hors-Musique. L’industrie de la musique, comme tout type de marché, ne récompense que la performance individuelle. L’auteur-compositeur-interprète qui vend sa force de travail sur un marché et s’entoure des musiciens adéquats pour réaliser son projet. Or, un groupe de musique c’est tout le contraire. C’est avant tout une somme d’individualité. Une identité musicale façonnée et mise en commun par plusieurs personnes à la fois.

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Et pour finir, quels sont vos projets sur le feu pour les prochains mois ?

Nous sommes en longues pauses dédiées à des projets de maternité et de paternité au sein du groupe. Quelques concerts entre deux enfants en Décembre. Nous reprendrons véritablement la tournée en Europe en Mai et Juin 22. Aux USA en Juillet et en Septembre. Puis nous serons en résidence à l’OARA à Bordeaux au mois d’Octobre pour commencer notre nouvelle création.