Description de l'album :

Afofona, c’est avant tout un mot issu de la langue secrète des nouveau-nés. Cri ancestral dont le son se passe de sens. En bambara (variante de la langue mandingue au Mali), « afofona » pourrait signifier : parler ou s’exprimer involontairement. Il est tentant de relier cette signification au jaillissement spontané qui caractérise l’improvisation, cet état jouissif de lâcher-prise, proche du langage enfantin. Avec ce premier album, Brame de Zéphyr pose les bases de son propre dialecte, véritable hybridation entre les sonorités mandingues et le jazz d’aujourd’hui. Ce travail d’écriture spécifique se mêle allègrement à des phases d’improvisation débridée, forgeant un son de groupe hors du commun. Ce disque est une conversation à cinq, à travers six titres au long cours, parfois en  forme de suite. Il y sera notamment question d’harmonie mouvante (Tendre Laurence), de quête rythmique à base de claves (Sisyphe), de la puissance du vent (Sirocco Part I & II), d’un lieu envoûtant au centre du Vietnam (Hepa Part I & II), et enfin, des paroles mystérieuses des nourrissons (Afofona, Hadzidzith).

Biographie :

Simon Deslandes réunit le quintet Brame de Zéphyr en 2019. Avec cette formation à l’instrumentation atypique, le trompettiste poursuit sa recherche de compositeur - amorcée dix ans plus tôt avec le quartet Issachar – et qui ne cesse de questionner les liens existants entre musique traditionnelle et jazz contemporain. La présence de la Kora constitue alors la clé de voûte de ce projet. Car au sein de Brame de Zéphyr, elle n’est pas uniquement un instrument soliste, ni réduit à sa sonorité « exotique ». Mais elle s’inscrit dans l’écriture musicale, au même titre que les autres instruments, tout en apportant des contraintes d’écriture passionnantes. Durant un an, le groupe répète lors de résidences régulières et trouve rapidement son mode de fonctionnement en hybridant partitions préparées et arrangements sur le vif. C’est cet entrelacement continu entre écriture et improvisation, cet aller-retour entre oralité et écrit qui tisse le fil conducteur de ce projet. Les péripéties covidiennes repoussent le concert de création à l’été 2021 lors du festival des Traversées Tatihou. Principal coproducteur du projet, le département de la Manche, qui gère le festival, commande à Simon Deslandes et Nicolas Talbot un portrait sonore de l’île de Tatihou. Le quintet intègre alors à son répertoire une pièce mêlant sons enregistrés sur l’île et musique live, apportant ainsi une touche singulière à son identité sonore. Durant deux ans, plusieurs séries de concerts amènent la musique à maturité. Le groupe enchaîne avec l’enregistrement du premier album en novembre 2023. Le quintet se produira cette saison afin de diffuser ce premier répertoire, notamment pour deux release party, au Sunset à Paris et au Bazarnaom à Caen, puis au festival D’jazz à Nevers notamment.